Apidata

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L’envolée du prix de l’assurance n’est pas une fatalité. La maîtrise des coûts passe en premier lieu par la prévention, mais pas seulement. Les assureurs peuvent aussi réduire substantiellement leurs coûts de gestion en rationalisant leurs systèmes d’information. Car à force d’accumuler les couches technologiques, réglementaires et commerciales, ils perdent en efficacité. Co-fondateurs et dirigeants de l’assurtech Apidata, Christophe Burlot et Michel Ramos les alertent : cette sédimentation leur fait perdre beaucoup d’argent et les met en risques.

« Quand je vois le nombre d’informations traitées par des fichiers excel, je ne peux m’empêcher de penser au temps perdu et aux risques que cela représente », constate Christophe Burlot, cofondateur de l’assurtech Apidata. Gaspillage de compétences car : un actuaire a bien d’autres tâches à plus forte valeur ajoutée à effectuer, tandis que de la collecte de données peut être effectuée par un tiers. Gaspillage pour l’entreprise, qui a tout intérêt à industrialiser ses process de collecte et de gestion des informations. A fortiori en ces temps où les flux de données sont de plus en plus foisonnants et complexes.

Externalisation

Au fil des années, les sociétés d’assurance tendent à se recentrer sur leur cœur de métier : l’assurance à proprement parler, c’est-à-dire l’actuariat, la conformité, la maîtrise des risques et le contrôle interne. « Elles ont bien raison de vouloir diversifier leurs deux autres grands métiers que sont le commercial (confié aux agents généraux et aux courtiers) et la gestion (déléguée à des prestataires spécialisés) : ces partenaires font ce travail aussi bien avec des coûts moindres ! », observe Michel Ramos, cofondateur et directeur général d’Apidata. À ses yeux, la délégation de gestion n’est plus un sujet : « Le risque social de l’externalisation reste réel, admet-il. « En revanche, les risques de perte de contrôle et de baisse de qualité ne sont pas plus élevés en délégation de gestion qu’en gestion interne, à partir du moment où l’assureur s’organise pour piloter correctement la relation. »

Industrialisation

La clé de la réussite est alors l’industrialisation et l’urbanisation des flux de données. « La mission centrale d’un assureur, c’est de piloter son risque en calculant au plus juste l’ensemble de ses provisions techniques », décrypte Christophe Burlot. « Il doit donc s’assurer que toutes les équipes de toutes les lignes d’assurance utilisent les mêmes méthodes de calcul. » Cela passe, en premier lieu, par une industrialisation de la gestion des données qui permet d’homogénéiser les process. Mais cette industrialisation à l’échelle de la seule activité d’assurance doit se faire avec un système d’information entièrement tourné vers cet objectif « qui n’assure donc aucune autre activité de commercialisation ou de gestion », insiste Michel Ramos.

Urbanisation

Cette industrialisation de la modélisation des données d’engagement permet de mieux organiser les remontées d’informations, avec une logique d’urbanisation des flux : « Les assureurs ont eu tendance à cloisonner leurs outils, avec un CRM pour le commercial, un système de gestion pour les assurances de particuliers, un autre système pour les contrats collectifs…, explique Christophe Burlot. Ils finissent ensuite par créer un data lake pour stocker leurs données, puis ils doivent apprendre à leurs gestionnaires à aller à la pêche pour sortir leur reporting. C’est contre-productif ! »

Sa solution : « Chaque collaborateur ne doit être dépositaire que des données qui le concernent, estime-t-il. Cela signifie qu’il faut mieux organiser la circulation de l’information, dans une logique de centralisation pour la gestion des engagements, dans une logique de décentralisation pour les flux de données allant vers les partenaires de gestion et de commercialisation. »

Maîtrise des coûts

La maîtrise de la circulation de l’information est un enjeu de maîtrise des coûts : « La collecte et la consolidation des données coûtent très cher !, observe Michel Ramos. Je suis convaincu qu’une meilleure organisation des flux est porteuse d’économies d’échelle. Leur industrialisation permet donc de réduire les coûts de gestion tout en sécurisant les process. » À l’heure où le changement climatique et la révolution démographique posent la question de l’assurabilité de certains risques, ces gains de productivité peuvent donner aux assureurs les marges de manœuvre nécessaires pour repenser leur modèle. Ce n’est donc pas seulement un enjeu opérationnel : il s’agit aussi d’un défi stratégique.

Retrouvez l’article sur le site de L’Argus de l’assurance