Les assureurs confient une part de plus en plus importante de leurs portefeuilles de contrats d’assurance de personnes aux délégataires de gestion. L’important pour garder la main sur le contrôle des risques est, selon Christophe Burlot, co-fondateur d’Apidata, d’avoir une maîtrise complète des données. L’externalisation peut être source de valeur ajoutée, à condition d’en industrialiser les processus.
Aujourd’hui, nous constatons une progression significative de la part du marché de la délégation de gestion. Comment s’explique un tel mouvement ?
Christophe Burlot : Plusieurs facteurs contribuent à cette tendance. Un meilleur pilotage ROI sur les coûts de gestion, une distribution multi-canal déjà organisée et la nécessité de se concentrer sur son cœur de métier – la maîtrise de ses engagements – par ses fonctions clés : actuariat, contrôle interne, conformité, pilotage des risques. Les porteurs de risques ont également tendance à homogénéiser leurs produits, aidés en cela par l’uniformisation du régime général. Les opérations de gestion, devenant de plus en plus standardisées, sont moins différenciantes qu’auparavant pour la satisfaction client. Cette évolution consistant à transférer la technicité d’une opération de Back Office auprès d’opérateurs spécialisés aura pour intérêt de dégager des marges budgétaires pour contenir, voire infléchir, les frais de gestion.
L’externalisation n’est toutefois pas sans risques. Les assureurs en sont-ils vraiment conscients ?
Effectivement, les risques sont réels, entre une potentielle perte de savoir-faire ou encore une rupture du lien avec l’assuré. Mais c’est surtout le risque de perte de contrôle des données qui me semble alarmant et largement sous-estimé. Pour construire une garantie au bon tarif avec le bon niveau de provisionnement, il faut avoir une vision très précise de l’ensemble de ses activités. L’externalisation doit être considérée comme une opération aussi complexe et contrôlable qu’une gestion interne. Aujourd’hui, nous constatons encore chez les assureurs des difficultés sur le contrôle effectif des activités externalisées, autour d’un manque d’organisation et de pilotage de la donnée. Ils perdent ainsi le contrôle d’une partie de leur portefeuille qu’il leur est très difficile de reprendre tant les volumes de données sont importants.
Comment garder le contrôle de ses données, donc de son risque ?
La délégation de gestion doit s’inscrire dans une démarche qualitative et quantitative maîtrisée. Tous les délégataires ne travaillent pas de la même façon. C’est à l’assureur de fixer le cadre lui permettant de rester propriétaire de sa gestion : il doit donc mettre en place un corpus de règles de contrôle des process, de l’environnement technique et réglementaire ainsi que du reporting. Dès lors qu’il a accès à toutes les informations dont il a besoin pour pouvoir piloter l’ensemble de ses garanties et de ses risques, il n’a plus aucune raison de faire une différence entre la gestion externalisée et la gestion interne.
Quel est le rôle d’Apidata dans ce processus ?
Notre solution de Middle Office garantit le respect de toutes les règles de gestion posées par l’assureur. Elle lui permet non seulement de se développer plus facilement, mais aussi de retrouver le contrôle et le pilotage de ses portefeuilles. Quelle que soit la façon dont la donnée a été traitée par les différents délégataires de gestion, l’assureur peut la consulter, l’auditer, la gérer, l’enrichir de ses propres référentiels pour l’intégrer une fois qualifiée dans ses outils financiers et techniques de façon automatisée. Cela simplifie considérablement le travail de l’assureur, qui peut ainsi piloter son risque en toute sécurité et sérénité.